Lancer sa startup en 2020: Trouver une idée et obtenir +40 beta testers en 6 mois

Octave Laurentin
7 min readJan 13, 2021

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source: pexels.com

Lancer une startup en 2020, n’est pas la décision la plus intuitive du monde. Et pourtant ! Avec une quantité folle d’énergie, des questions fondamentales, et un réseau qui correspond à son offre, quelques mois peuvent suffire à transformer une idée, en un projet à forte croissance.

Retour sur ces derniers mois qui nous ont permis de créer datakudo.com et obtenir +40 beta testers en quelques mois.

Mars — Mai : Covid et reporting marketing

Le covid fait l’effet d’un tsunami. Le confinement démarre le 16 mars 2020. Les Français auront 24h pour décider où loger les prochaines semaines, et ce ne sera finalement que la première vague.

Voilà plus de 2 ans que je suis directeur marketing chez Clevy. Un outil puissant de création de chatbots pour les entreprises du CAC 40. Produit également en open source pour les développeurs.

Notre outil open source, CSML, nous a permis de créer en quelques semaines le covidbot, qui permet d’obtenir les informations gouvernementales sur le coronavirus.

Nous lançons aussi rapidement des campagnes Facebook avec un franc succès. Nous obtenons notamment des CPC (Coût par Clic) sur facebook à 0,02 cts, chiffre rare et difficile à obtenir ces dernières années.

Nous sommes également relayés par un grand nombre de journaux réputés grâce à notre équipe marketing et une excellente agence de presse.

Je suis chargé de faire les bilans hebdomadaires et mensuels de ces campagnes.

En deux heures, les bilans des campagnes Facebook et autres outils sont réalisés. Pour les retombées presse, c’est un autre sujet. La donnée est tellement chronophage à aller chercher, et les outils tellement manquants, que je déciderai de placer les retombées sur une courbe de temps. Ce qui ne mènera pour cette partie, à aucune recommandation pour améliorer nos campagnes de presse la prochaine fois.

Cette difficulté va me rester en tête. Comment peut-on améliorer ce qui ne se mesure pas ?

Juin: Entrepreneuriat quand tu nous tiens

En 2012, j’arrêtais l’école en 3ème année post-bac, pour lancer mon agence web.

3 ans plus tard, en 2015, je suis recruté grâce au succès de mon agence, pour participer au projet de Google, visant le développement d’Adwords auprès des agences Web SMBs (Small and Medium Businesses). Je quitterai donc le monde de l’entrepreneuriat à ce moment, pour en apprendre plus sur le marché et les process de ce géant.

Je reviendrai sur le chemin de la startup début 2018, en tant que responsable marketing pour me rapprocher de nouveau de mon ambition de cœur, l’entrepreneuriat.

Juin 2020, 2 ans plus tard, la soif de l’entrepreneuriat a totalement repris le dessus. Il me faut donc trouver un problème à régler, mais lequel ? Comment trouver la bonne idée !

« Y a-t-il une expertise que tu as, que peu de personnes ont ?»

Dans mes recherches, je m’intéresse au startup studio Entrepreneur First présent à Station F. Les startups studio recrutent des profils différents, et grâce à leurs compétences complémentaires et la forte expérience de leurs Advisors, ils aident ces futurs entrepreneurs à se lancer et se développer, contre des parts dans l’entreprise.

Dans cette recherche, je trouve leur formulaire d’inscription.

Lors de ce process, ils me posent une question qui occupera mes pensées les jours suivants jusqu’à trouver l’idée de ma prochaine startup : « Y a-t-il une expertise que tu as, que peu de personnes ont ?»

Après quelques jours de réflexion, je prends conscience que ces 8 dernières années, étaient exclusivement dédiées au marketing digital. Ce sujet a donc dû m’apporter quelque chose, m’avoir appris des éléments sur ce marché. Des éléments problématiques, non résolus. Mais alors quoi?

Un manque de Data et d’Automatisation

En tant que directeur marketing, j’ai lancé des multitudes de campagnes: Google Adwords, Facebook, Twitter, Linkedin,… Avec finalement, toujours le même bilan, des centaines de données que l’on doit comprendre, automatiser et traiter pour améliorer la campagne suivante. Il reste néanmoins un seul et unique sujet sur lequel nous avons des dépenses importantes et dont l’enjeu est tout aussi important: la notoriété presse.

Ces actions passent aujourd’hui par une agence de presse, un.e attaché.e de presse, ou par des responsables de presse en interne.

Dans ce secteur par contre, il y a très peu de données, et encore moins d’automatisation, sujets qui me passionnent et font partie de mon quotidien depuis ces 8 dernières années.

PDF et Indicateurs clés

Globalement, les bilans se résument à un PDF à la fin du mois, avec un screenshot de l’article dans lequel la marque est apparue. Exercice déjà chronophage quand on doit le faire à la main !

Aussi, l’indicateur le plus utilisé pour évaluer l’impact d’un article de presse est le “reach”. Cette information corrèle la publication d’un article qui porte sur vous, et le nombre de visites mensuelles totales d’un site sur un mois.

Cela revient donc à considérer qu’un article publié sur vous le 27 octobre sur le site lemonde.fr, vous a apporté 126 millions de contacts potentiels, nombre de visites mensuelles de ce journal. Bien sûr, 126 millions de lecteurs ne vont pas voir ou lire votre article. Ni 50%, ni 10% d’ailleurs.

D’autant que les directeurs marketing, eux, sont de plus en plus proches de la donnée. Les campagnes sur Facebook ou Adwords, en fournissent plusieurs centaines. C’est aujourd’hui grâce à ça que les décisions sont prises. Ils attendent donc naturellement des indicateurs de plus en plus approfondis.

Juillet: De la donnée dans les retombées presse

+ de KPIs dans les RP

Ces agences RP s’adaptent, et deviennent de plus en plus KPIs-oriented, objective-oriented, ROI-oriented, bref, beaucoup plus business qu’avant! Mais le digital marketing, l’automatisation, la multitude de KPIs ne font pas du tout partie des compétences premières de ces agences RP. Leurs grandes forces sont le réseau, la résilience face aux journalistes, le relationnel et l’intelligence pour valoriser une marque, ses dirigeants, un lancement produit, une levée de fond, et bien d’autres sujets!

Mais avec +25% de lecteurs sur le digital en 2019 et -3% de diffusion sur le print (journal papier), la tendance se confirme. Le digital devient de plus en plus important et l’analyse tout aussi évidente.

Août, l’idée est née.

Premières rencontres

Je parle donc de cette difficulté de mesures et d’analyses des retombées à 10 directeurs marketing: C’est confirmé, ils ont le même problème, aucun outil ne leur permet de mesurer en profondeur leurs retombées sans le faire à la main.

J’en parle également avec 10 agences RP : mêmes retours, ils aimeraient beaucoup fournir des résultats précis sur ce sujet, mais n’ont pas d’outils pour le faire. Ils constatent également que les clients deviennent de plus en plus exigeants sur ce sujet. Ils prennent conscience que cela leur permettrait de tirer leur épingle du jeu lors d’un appel d’offres ou d’un simple benchmark.

Conclusion du projet: Lancer un outil capable de mesurer en profondeur ses retombées presse.

Je trouve mon associé, champagne!

Orienté donc sur un projet data, le langage prioritaire pour réaliser ce produit est le Python. Et il se trouve que dans mon entreprise actuelle chez Clevy, un de mes collaborateurs est data engineer. Il est également ancien élève de l’école 42. Il travaille notamment dans la compréhension du langage naturel, autant dire, le sujet le plus complexe en data aujourd’hui.

Je lui parle donc du projet, il adore l’idée, et nous commençons à travailler dessus dans la journée.

Septembre, envol et algorithmes

C’est l’heure de quitter notre entreprise actuelle, le projet naît rapidement et les premières idées des futurs beta testers confirment la tendance. Nous avons déjà plus de 20 entreprises qui veulent participer à la construction du projet.

La réalité est tout autre pour la mise en place. La donnée dans les RP est un travail complexe et ambigu. La recherche et l’analyse d’articles en ligne sont beaucoup plus compliquées que prévu. Nous commençons donc très tôt à développer des algorithmes pour améliorer le produit, la qualité des résultats et les données extraites.

Octobre, sésame ouvre-toi

Nous rencontrons grâce à notre réseau un développeur front avec plus de 10 ans d’expérience. C’est lui qui s’occupera notamment de l’affichage de l’information recueillie et analysée par Brandon, mon associé.

Doué, rapide et rigoureux, c’est lui qui nous permettra de présenter la plateforme à nos beta testers.

Pour ma part, cela fait deux mois que je contacte par mon réseau une multitude d’agences, ou d’entreprises comme Cheerz, Swile, Pierre & Vacances,…

Beaucoup sont très enthousiastes à l’idée de tester ce nouveau modèle que nous avons mis en place, nous atteignons plus de 30 demandes pour participer à la beta test, et +40 via notre site datakudo.com

Novembre, datakudo.com est lancé.

+100 personnes rencontrées, +50 fonctionnalités

Nous avons rencontré ces derniers mois plus de 100 personnes. Directeurs marketings, agences de presse, RP en interne, advisors et investisseurs. Beaucoup de produits s’attaquent à ce sujet, mais l’approche et les indicateurs sont nouveaux. Leurs retours permettent d’améliorer la plateforme en quelques semaines. Entre mon idée du premier jour et celle d’aujourd’hui, plein de choses ont déjà été modifiées et améliorées. Nous avons d’ores et déjà plus de 50 fonctionnalités en attente et plus d’une dizaine déjà intégrées grâce à leurs retours!

Décembre, +40 beta testers

Nos premiers utilisateurs

Plus de 40 agences de RP et entreprises sont beta testers sur la plateforme datakudo.

Certains utilisent déjà tous les jours notre plateforme, alors que nous ne sommes qu’à 20% du projet!

C‘est grâce à ces rencontres, le réseau, les pitchs, que nous arrivons aujourd’hui à dessiner une entreprise adaptée aux RP et aux directeurs marketing. Leur expérience et leur force de proposition nous permettent de créer une plateforme adaptée à 100% à leurs besoins.

9 mois plus tard, conclusion.

Cette fameuse question sera vraiment le résumé de cette année: « Que savons-nous que peu de personnes connaissent? » La réponse à cette question m’a permis d’expliquer mon expérience, mes constats, et les faire valider par mon réseau. Et cela m’aide encore aujourd’hui considérablement pendant mes présentations.

Nous sommes en bêta aujourd’hui. C’est-à-dire que la plateforme est encore en construction, mais nous l’améliorons rapidement pour répondre aux attentes de nos users.

C’est grâce au soutien et remarques de nos premiers beta testers, d’un advisor important dans le monde de la presse, et par les cofondateurs de notre ancienne boite que nous avons pu développer aussi rapidement ces premières esquisses d’un projet florissant et prometteur.

Merci à tous ceux qui ont participé, et à tous ceux à venir.

PS. Vous avez des questions sur le sujet ou sur datakudo.com? Envoyez-moi un email directement à octave@datakudo.com, j’y répondrai avec plaisir!

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